Cette semaine sera décisive pour évaluer les chances de la Belgique de se doter (enfin!) d'un gouvernement. Ce lundi, la crise politique qui déchire partis flamands (Flandre) et francophones (Walonie là où j'habite !) a égalé un record historique de durée: 148 JOURS SANS GOUVERNEMENT !!!. Ca méritait bien une page de mon blog.
Sorti en tête lors des législatives du 10 juin 2007, le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme poursuit ses entretiens avec les partenaires pressentis de l' "Orange bleue" (future coalition regroupant chrétiens-démocrates et les libéraux flamands et francophones s'ils arrivent à trouver des compromis!). Jusqu'ici les questions "communautaires" relatives aux relations entre Flamands (60% de la population belge) et francophones (40%) ont été échaudées. Mais le compte à rebours enclenché par les partis flamands va s'accélèrer dans les prochaines 48 heures car il s'agit de trouver un compromis sur le dossier symbolique de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde, dit "BHV". En effet, les flamands réclament depuis 40 ans que BHV, seule circonscription bilingue du pays, soit scindé en deux entités distinctes et exigent un geste avant de signer un accord de majorité avec les francophones.
Ils ont accentué la pression à la chambre des députés en déposant des propositions prévoyant que les 19 communes de l'agglomération bruxelloise, francophones à plus de 85%, forment à l'avenir une nouvelle circonscription autonome et bilingue.
Sans "perspective claire de solution" dans les heures qui viennent, les partis flamands affirment qu'ils voteront mercredi la scission de BHV en commission de l'Intérieur de la Chambre, en usant, pour la première fois de l'histoire du pays, de leur majorité.
Un tel vote n'aurait pas de conséquences pratiques immédiates, les francophones disposant de recours. Mais cela risquerait de faire éclater la coalition désignée pour former le gouvernement.
"Si les Flamands votent, ne fut-ce qu'un article, ils auront démontré qu'ils ne veulent plus négocier", a prévenu lundi le négociateur francophone Melchior Wathelet.
Selon un sondage publié lundi par le quotidien Het Laatste Nieuws, 90% des Flamands souhaitent le vote de la scission de BHV, même contre l'avis des francophones. Pour 84% des Flamands interrogés, la "première priorité" du prochain gouvernement doit être une réforme de l'Etat accordant plus d'autonomie à la Flandre. 44,4% des Flamands souhaitent l'éclatement de la Belgique contre 53,1% qui s'y opposent. Mais 63% des néerlandophones estiment que la fin du royaume est à terme inéluctable, pour 33,2% qui pensent le contraire.